Texte de l’article dans Maison et Travaux , par Sophie Giagnoni en 2019

Située à Laxou, cette villa Art déco est restée en vente plusieurs années sans trouver d’acquéreur. Flétris par le passage du temps, gâtés par l’ajout d’un garage, ses charmes avaient besoin d’une bonne rénovation pour renaître.

Construite dans le style Art déco entre 1928 et 1930, la villa avait vu son caractère historique entravé par l’ajout d’un garage, qui venait défigurer sa façade sur rue. Intérieurement, ses volumes avaient été cloisonnés en de nombreuses petites pièces qui arboraient une décoration aussi vieillotte que terne, datant des années 1970. Autant de modifications malheureuses qui ne permettaient plus d’apprécier l’élégance de son architecture originelle. Une rénovation audacieuse menée par Christophe Aubertin du collectif studiolada architectes (collaborateur Simon Perdereau) a permis de lui offrir un nouvel éclat.

Parti pris audacieux

Conscients de la valeur patrimoniale de la bâtisse, les architectes souhaitaient lui restituer son lustre Art déco mais auréolé d’une patine contemporaine, en s’autorisant des libertés tant dans le traitement de l’apparence extérieur que dans l’aménagement intérieur et en ayant recours aux techniques actuelles de construction. Ainsi par exemple n’ont-ils pas hésité à modifier la verrière arrondie du salon. Autrefois constituée de 5 châssis, celle-ci a été refaite à l’aide de 15 petits châssis aux montants très fins, lesquels ont permis d’accentuer sa forme courbe. Dans le même temps, ils remplaçaient toutes les anciennes fenêtres à petits bois par des baies à mono-vitrages qui présentaient l’intérêt d’affiner les menuiseries périphériques, dégager les vues et conféraient ainsi plus de légèreté et d’élégance à la bâtisse.

Une isolation contemporaine

La modification la plus notable concerne l’apparence extérieure de la maison. Afin de conserver les proportions intérieures et d’améliorer les performances énergétiques de la maison, les architectes ont décidé d’avoir recours à une isolation par l’extérieur (ITE réalisée à l’aide de plaques de polystyrène enduites). Cette décision a entraîné la suppression d’éléments décoratifs en relief, dont notamment une corniche qui couronnait autrefois tout le bâtiment. Ceux-ci auraient pu éventuellement être remplacés par de nouveaux éléments similaires, mais les architectes se sont refusés au pastiche, préférant épurer le volume et assumer sa nouvelle apparence plus contemporaine. A l’ancien enduit granuleux et de couleur foncé, ils ont préféré un enduit fin et blanc. Afin d’atténuer sa présence, l’extension garage a également été peinte en blanc.

Un intérieur revisité

Côté intérieur, plusieurs cloisons ont été déposées afin de dégager un grand espace dévolu à la vie de famille, lequel profite directement de 3 des orientations de la lumière du jour, voire 4 si l’on tient compte de la lumière qui provient du bureau dont la cloison a été remplacée par une verrière de type atelier. Peintures blanches, parquet en chêne, cheminée rhabillée avec pose d’un insert, nouvelle cuisine avec sol en carreaux de ciment… Revêtements de sols et de murs, mobilier et décoration ont été intégralement revus aux goûts du jour. Les anciennes moulures, témoignent des anciens cloisonnements du passé, ont été conservées.

La cage d’escalier, véritable chef d’œuvre de style art déco (granito au sol, ferronnerie d’art) a pu être totalement conservée et remise en valeur dans ce nouvel intérieur épuré.

Architecte

Christophe Aubertin (architecte mandataire)

Programme

Maison

Mission

Base + OPC

Maitre d'ouvrage

Privé

Montant des travaux

0.15 M€ HT

Surface

200 m²

Rôle

Architecte mandataire

Statut

Livré