La reconversion de cet ancien lieu de culte est un projet complexe qui aborde des problématiques archéologique, conservatives, acoustiques, économiques et sociales. L’hypothèse d’une intervention ciblée sur les usages, la réversibilité, la sobriété et l’authenticité est rapidement devenue la stratégie du projet.
Construite en 1857 sur les vestiges archéologiques de l’ancienne synagogue du 18e, la synagogue de Phalsbourg est inscrite Monument Historique. Aujourd’hui désaffectée, sa transformation en pôle culturel dédié aux activités musicales comprend l’aménagement d’une grande salle d’audition et de répétition, adaptable en espace d’exposition, ainsi que de petites salles de cours et d’enregistrements. L’enjeu du projet réside dans la réactivation de son statut de lieu de rassemblement dans le quartier et la conservation de l’édifice et de sa mémoire, tout en l’adaptant à des usages contemporains.
La projet prévoit de restituer un parcellaire traversant avec le café associatif voisin. La cour articule les trois anciennes entités : le corps de logis, la synagogue et le mikvé. Elle devient un espace distributif et un lieu de vie dédié aux usagers du pôle culturel, avec des espaces de repos et une scène en plein air. L’aménagement paysager contribue à restituer la présence végétale au cœur de l’îlot. Une galerie de circulation en structure bois couverte et vitrée dessert les différentes entités.
La stratégie de réversibilité et de modularité conduit à prévoir un plancher technique franchissant les vestiges archéologiques et permettant l’intégration des équipements techniques. En proximité d’habitations alentours, la transformation de la nef en auditorium s’accompagne d’adaptations acoustiques incarnées en 2 dispositifs majeurs. Un lustre technique monumental occupe le volume, corrige l’acoustique et apporte de l’éclairage. Associé à un sol en bois feuillus, une tribune télescopique matérialise la transformation d’un lieu de culte en un espace scénique modulable.