L’opération est située en périphérie du centre bourg, à proximité de la Moselle, le long du canal de l’Est. Cette partie de la ville a connu plusieurs transformations, pour devenir progressivement une zone industrielle, artisanale et commerciale. Le choix de construire le nouveau siège intercommunal dans ce quartier préfigure un projet de transformation du quartier à plus long terme.
Dans ce territoire en déprise, comment le siège communautaire peut participer à l’écriture d’un récit ancré dans un territoire dans toutes ses dimensions écologiques, économiques et sociales. Quelle architecture et quels espaces peuvent incarner et fédérer une communauté dispersée sur un vaste territoire rural et périurbain ? A l’heure du ZAN (zero artificialisation nette), quelle stratégie pour réparer un ancien bord de rivière devenu industriel ?
Nous avons vu dans cette situation l’opportunité de réparer un bord de Moselle devenu industriel avec des lignes de forces à retrouver, un paysage à valoriser et un récit à formuler.
L’édifice entre en résonnance avec les éléments hauts du paysage alentour et sa silhouette donne au bâtiment une image institutionnelle. Le bâtiment est coiffé d’une longue toiture inclinée et débordante, ponctuée de trois émergences apportant lumière zénithale et ventilation naturelle dans l’atrium. L’atrium est conçu comme un espace de convivialité, l’agora de la communauté de communes.
En donnant à voir sa structure avec sa charpente bois et ses murs de briques de terre crue, le siège communautaire de Neuves-Maisons participe à la transmission d’un récit : celui d’un projet s’appuyant sur le déjà là, d’une culture constructive simple et intelligible, compréhensible par tous, en écho aux matériaux bio et géo sourcés, aux savoir-faire traditionnels observés sur un territoire élargi.
La composition du plan suggère une architecture rationnelle préfigurant une éventuelle réversibilité. Une série de dix portiques constitue la structure primaire de l’édifice. Les façades sont également porteuses ainsi que deux murs de refends longitudinaux. L’intégralité de la structure est en bois d’épicéa. Le projet recherche l’expression des matériaux par une esthétique de l’assemblage et un rapport sensible à la matière (visuel, acoustique, tactile et olfactif).
Les 18000 briques de terre nécessaires à la construction des murs de refend ont ainsi été produites in situ avec des terres récoltées localement. Cette briqueterie éphémère encadrée par Amaco a formé ainsi plus de 200 personnes de tous horizons, dont des professionnels du tissu économique local.
Il s’agit aussi de penser le sol, cette couche de béton qu’il a fallu soustraire pour retrouver la terre et le vivant. Un jardin de pluie collecte les eaux de toitures et permet une gestion des eaux à la parcelle. Des cuves collectent une partie de ces eaux pour alimenter la station de lavage des bus. Des espèces végétales permettent une phytoremédiation des sols pollués.