Située en proche périphérie de Metz, dans une campagne assez prisée mais sur un terrain inondable, cette bâtisse est restée longtemps vide et à l’abandon.

Au départ un moulin, judicieusement placé le long du ruisseau. Puis un atelier de petite ferronnerie, d’où la présence de la grande cheminée en brique. Enfin une ferme où cohabitaient hommes et bovins.

Nous étions ici dans le cas classique de vieilles fermes mal construites, mal entretenues qu’il s’agit de rénover avec une enveloppe « raisonnable »

Une architecture et un site atypiques, séduisants mais une bâtisse beaucoup trop grande et fortement endommagée.

Plusieurs prétendants avaient, avant nous, étudié des projets de rénovation. Mais tous avaient finalement renoncé devant l’ampleur et la complexité de la rénovation.

Pour mener à bien ce projet nous avons donc fait des choix radicaux :

Supprimer une partie des bâtiments : L’aile Est

Purger et consolider les structures

Se contenter de quelques « générosités architecturales »

Le projet s’efforce de valoriser et de connecter au mieux le bâtiment à son site. Nous avons osé défigurer la façade sud en lien direct avec la prairie, le ruisseau et le soleil du sud.

La grande baie (6m x 4m) est la principale intervention architecturale du projet. Elle aspire le paysage, les arbres, les canards, l’eau qui ruisselle. Elle impose la contemplation de cette portion de nature sur laquelle les saisons défilent lentement, progressivement.

Etant donné le risque d’inondation, les pièces de vie principales sont placées à l’étage : séjour, cuisine, pièces d’eau, 3 chambres, terrasse. Pour vivre heureux, vivons perchés. Ce piédestal magnifie le cadrage : la vision plonge à travers une simple feuille de verre qui maintient discrètement la zone de confort intérieure.

Une très grande pièce rectangulaire de 120 m2 accueille les espaces de vie collective. Ce large espace est connecté avec le jardin au sud et la civilisation au nord.

Les nouvelles charpentes franchissent les 8m de portée de cette grande pièce. Ce sont des fermes réinterprétées sous une forme minimale :un entrait et deux arbalétriers suffisent à créer la poutre essentielle qui soutiendra la nouvelle toiture.

Lors des études nous avons progressivement pris conscience du très mauvais état de la bâtisse.

Les toitures, charpentes, cloisons et planchers bois ont été supprimés. Seuls les 4 murs périphériques ont été maintenus et consolidés par un nouveau dallage et une dalle intermédiaire. Afin de ne pas surcharger les murs et les approximatives fondations, cette dalle est constituée d’hourdis bois laissés apparents pour dessiner le plafond du RDC.

Ce niveau bas accueille l’entrée et un nouveau potentiel de 3 chambres à aménager par la suite.

Une géothermie à capteurs horizontaux enfouis dans la prairie permet de chauffer à moindre frais les 250 m2 habitables.

La grande cheminée, symbolique pour ce lieu et pour l’ensemble du village, a pu être maintenue.