Concevoir un projet d’école fait nécessairement appel à nos souvenirs d’enfance, notre vécu d’espaces de liberté, nos premiers moments de vie en société. L’espace transmet aux enfants des valeurs fondamentales qui restent ancrées dans notre personnalité. Un groupe scolaire doit échanger avec son territoire et y puiser la nécessaire dimension éducative qu’il offre, l’apprentissage d’une vie, de codes et de partage. L’architecture et ses fondamentaux - la lumière, la forme et la couleur - sont à ce moment précis plus qu’un cadre, un lieu d’enseignement, lesquels impactent les enfants quotidiennement. Notre devoir d’architecte est de leur offrir une école comme une maison, inscrite ici au cœur de la nature et de son paysage.
Nouvelle école, nouvelle place publique ?
Notre engagement pour le projet commence par un développement compact de l’école pour limiter la consommation du foncier disponible. Parler de qualité environnementale débute par un profond respect pour le sol. C’est pourquoi savoir contenir un programme dans une enveloppe cohérente tout en permettant de préserver du foncier pour d’autres équipements, c’est anticiper sur le développement futur du site. Plus de 2 hectares sont donc disponibles pour un autre programme, à imaginer avec une vision intergénérationnelle pour que les seniors croisent les enfants au quotidien.
L’aménagement des espaces extérieurs du programme permet de créer une articulation urbaine garante de circulations facilitées avec la mairie, le périscolaire et la Maison d’Assistantes Maternelles. De plus, la sécurisation du site aux enfants est une priorité. C’est pourquoi la réponse proposée ici mise sur la création d’un parvis d’entrée, véritable place publique de Pournoy-la-Grasse, reliant la mairie et l’école aux flux piétons.
L’anticipation de la création d’une voie de desserte, permettant de relier la réserve foncière créée à l’arrière de l’école, permet aussi d’installer deux zones de stationnement distincts, dont une particulière pour les instituteurs et utilisateurs de la Maison d’Assistantes Maternelles, à proximité directe des entrées. Les flux quotidiens de l’école sont gérés ainsi : les bus déposent les enfants sur le parvis. Les parents utilisent le stationnement à proximité de l’entrée, sans nuire au stationnement des enseignants situé en retrait.
« Il faut cultiver notre jardin »... dit Candide de Voltaire !
Offrir un jardin pédagogique se réfléchit à l’échelle de l’école, comme lieu premier d’éducation. Au cœur du projet, tous les pôles du programme s’ouvrent sur cet espace extérieur qui récupère les eaux de pluies des toitures en pentes. Le bâtiment met clairement en scène le jardin pédagogique comme lieu de cultures et d’apprentissage.
Autour du jardin et en fonction de l’âge de l’enfant, un parcours architectural est un voyage initiatique au cœur du bâtiment. Les différentes orientations des salles de classe permettent aux enfants de se situer dans l’espace et le temps, au fil des années de leur scolarité. L’ambiance de la salle de classe maternelle est différente de celle de l’élémentaire mais elles s’ouvrent toutes largement sur le paysage. Les proportions et les hauteurs varient comme l’enfant grandit. L’organisation sur cour intérieure permet de conserver des vues entre les espaces mais aussi de dissocier clairement les deux pôles. La salle de motricité prolonge le jardin pédagogique vers la cour et permet des vues proches et lointaines, par transparence, sur le paysage. Un maximum de matériaux perméables et drainants seront mis en œuvre sur l’ensemble de l’école.