Une école est née.
Lundi 2 Septembre 2024, C’est la rentrée ! Une rentrée un peu particulière puisque le pôle éducatif, que l’on voit s’érigerdepuis 3 ans et qui est dans toutes les discussions à la Rochotte est sur le point d’être inauguré. Onperçoitdans le regard de madame le maire et de ses adjoints une certaine émotion.
Le parvis est en ébullition. Les enfants, heureux de retrouver leurs camarades de classe s’agitent, les adolescents fendent le pavé de leur vélos et trottinettes électriques. Les parents bavardent sans s’inquiéter des voitures, tenues à bonne distance. Les grands parents assis sur des murets, à l’ombre, observent silencieusement ce joyeux brouhaha.
Les arcades qui s’étirent le long du parvis rappellent à certains les places de la vieille ville qui mettent les passants à l’abris du soleil et de la pluie. D’autres y voient un air de famille avec le célèbre aqueduc de Chaumont qui franchit la Suize avec une élégance rare. Pour d’autres encore, l’arc, élément architectural universel s’il en est, rappelle une vie dans une ville lointaine, avant le grand voyage vers la France.
Ce pôle éducatif est un symbole fort qui s’inscrit dans un projet urbain plus global qui, ambitionne à terme de métamorphoser le quartier.Il s’agit aussi d’établir un lien entre l’agglomération et son « grand paysage ». L’endroit accueillera prochainement des évènements dans la cadre de la Biennale internationale de design graphique.
Les habitants sont au rendez-vous. Il est amusant de constater qu’une école, qui pourrait n’attirer que des enfants et leurs parents, rassemble autant de générations en ce jour d’ouverture. Sans doute s’agit-il d’un peu plus qu’une école ? Aux salles de classes s’ajoutent une salle polyvalente et un restaurant ouvert en dehors des heures scolaires. On prévoit d’y organiser des cérémonies, repas de quartier et des expositions. Il s’agit donc bien d’un équipement de quartier au bénéfice de tous.
Les élus et l’équipe éducative ont été très novateurs en imaginant une école différente, qui bouscule les habitudes et propose d’apprendre autrement ; pas de façade imposante, pas de couloir, des salles très ouvertes sur l’extérieur, qui disposent toutes de jardins pédagogiques et d’espaces partagés attenants. Une cour, entourée de galeries de circulation, consiste en un vaste jardin ou on peut jouer bien sûr (il y a même des toboggans), mais aussi y faire la classe autrement, à l’abris ou sur le toit du pavillon circulaire, qui s’inspire de l’arbre à palabres.
Ecouter, voir, toucher sentir, l’école veut replacer l’éveil des sens dans la pédagogie, retrouver un lien entre l’enfant et son environnement. Voilà une tâche non négligeable dans l’ère digitalisée que nous traversons. Le bâtiment, en cela, constitue un support à l’apprentissage. Il puise dans des ressources naturelles des matières (bois et pierre en particulier) et les disposent à l’état brut.A cet égard, le chantier de construction a été ponctué de temps forts ; visite avec l’ONF de la forêt de laquelle sont issus les bois (chênes et épicéa), visite des carrières de Pouillenay et Euville, pour y découvrir le front de taille et apprendre ainsi les bases de la géologie. Assister à la pose des arcs en pierres, en présence des maçons, toujours très heureux et fiers de partager leurs savoir-faire.
Depuis les fenêtres des immeubles voisins, le paysage a changé. On y voit des toits en pentes, et des toitures enherbées. On y entend le bruit de l’eau qui ruisselle et des sons d’instruments de musique. Après la pluie, on y sent des odeurs de terre et de fougères.
Une école est née.