Le projet nait d’un souhait des propriétaires de pouvoir héberger des personnes souhaitant découvrir leur territoire verdoyant et chargé d’histoire. Il se situe sur une vaste parcelle au creux d’un vallon qui formait naguère la ligne Maginot aquatique (système défensif qui prévoyant d’inonder la vallée pour bloquer l’ennemie), dont il reste aujourd’hui 5 étangs ou se côtoient aujourd’hui des pêcheurs français et allemands, ainsi que de nombreux bunkers.
Il s’agit donc, avant tout, d’un très grand jardin que le propriétaire façonne à la manière de Gilles Clément. Il est composé d’un ruisseau, d’un arboretum, d’un verger, d’une marre, de haies arbustives, de prairies de graminée. Il est habité par de nombreuses espèces animales, notamment des oiseaux.
La ferme ou se situe précisément le projet est typiquement lorraine avec son usoir, son logis à colombage (caractéristique de cette partie de la Moselle) mitoyen d’une grange, plus tardive, construite en moellons enduits. L’ensemble est très abimé au démarrage du projet, en raison notamment d’une nappe phréatique toute proche, de la fragilité d’une construction à pan de bois ancienne construite avec les moyens du bord et peu rénovée dans son histoire. Des pathologies associées à des espaces peu adaptés à leur vocation à venir (bas de plafond, mono-orientés sur la rue) obligent à reconsidérer cette construction en profondeur tout en respectant à un principe cher aux propriétaires. Ils considèrent que l’extérieur d’une construction appartient au monde, au public, et que l’intérieur seulement relève du privé et de l’intime.
Le projet maintien donc, dans l’aspect extérieur, une architecture de village presque intacte, apportant ci et là quelques détails contemporains. A l’intérieur des volumes généreux, remplis de lumière et ouvert sur le jardin réinterprètent cette architecture de pan de bois.