Collectif StudioLada

Château de Lagrange

2021

Le projet consiste en la restauration du clos et couvert accompagné d’un projet de réaménagement des espaces intérieurs du château de Lagrange à Manom, en Moselle. L’objectif des travaux est d’allier préservation de l’édifice et adaptation aux usages contemporains. La méthodologie de chantier par tranches permet de maintenir l’occupation des lieux pendant toute la durée des travaux. Elle offre également la possibilité de hiérarchiser les sujets par ordre d’urgence, de réduire les coûts des installations de chantier, de limiter l’impact des aléas de chantier et d’optimiser les délais d’études en les superposant avec ceux du chantier.

Les spécificités du site impliquent une importante capacité d’adaptation de la part de l’ensemble des acteurs du chantier. Ces adaptations commencent dès les installations de chantier. La présence de douves autour du château, implique l’installation d’échafaudages suspendus ou pieds dans l’eau. La présence de pièces et objets précieux à l’intérieur du château impose un parapluie de protection au-dessus de la toiture. Les accès de chantier et parcours d’acheminements doivent être adaptés en fonction des contraintes du site.

Préserver l’authenticité de l’édifice est un des enjeux majeurs de la restauration, qui doit trouver le juste équilibre entre remplacement à l’identique des parties trop dégradées et maintien des parties qui peuvent l’être. Réparer en conservant le maximum de matière construite nécessite de mettre en œuvre des savoir-faire traditionnels spécifiques en testant des techniques constructives avec les matériaux locaux. Les techniques de greffes sont particulièrement privilégiées dans ce cadre. Il s’agit, par exemple, d’un assemblage traditionnel d’enture à mi-bois à coupe brisée avec une cheville bois pour réparer le pied de ferme et conserver un maximum de charpente, ou encore la pose d’une greffe ponctuelle pour réparer un encadrement de baie en pierre de Jaumont.

En ce qui concerne l’amélioration du confort thermique, nécessaire au regard du maintien de l’usage d’habitation dans l’édifice, des fenêtres à double vitrages minces sont posées. Elles demandent un travail particulier au niveau des dessins des petits bois, dont la technicité est antérieure à l’apparition des questions des déperditions énergétiques. Une isolation des combles est également prévue.

Le choix des techniques traditionnelles, indiscutable dans le cas d’un monument historique, donne la possibilité d’explorer des méthodologies à réinvoquer pour des projets non protégés au titre des monuments historiques, où elles peuvent parfois être plus complexes à défendre. C’est le cas, par exemple, de la réalisation d’enduits traditionnels à la chaux de Wasselonne ou encore des logiques de réemploi. La phase de diagnostic permet d’identifier et de caractériser les éléments existants pour décider finement de ce qui peut être préservé, réutilisé, réemployé.

Enfin, les aléas de chantier propres aux projets sur des édifices existants, sont une opportunité de mieux comprendre les systèmes constructifs du passé pour mieux réinventer ceux de demain. Les sondages destructifs, ouvertures de planchers en vue de renforcements et autres déposes d’éléments de second œuvre constituent de véritables leçons d’anatomie constructive.

Architecte

Aurélie Husson (architecte mandataire)

Collaboratrices

Rebecca D'Andrea

Lara Colire

Équipe

BET SIGMA

Barthes BE Bois

Stéphane Thevenin (photographe)

Programme

Restauration du clos et couvert du Château de Lagrange

Mission

Complète + Diagnostic

Maitrise d'ouvrage

Privé

Montant des travaux

6.1 M€ HT (Tranche 1 : 1 M€ HT & Tranche 2 : 2,7 M€ & Tranche 3 : 2,4 M€ HT)

Rôle

Architecte mandataire

Statut

Livré

Livret du projet